Alors que les “femmes à chats sans enfants” sont devenues un sujet de débat de part et d’autre du paysage politique lors des élections, les chats semblent être au cœur des discussions de la campagne électorale cette année.

Tout a commencé par une déclaration de JD Vance en 2021, alors qu’il n’était pas encore candidat à la vice-présidence du Parti républicain.

“Voici une vérité fondamentale,” a déclaré Vance à Tucker Carlson en 2021. “Regardez Kamala Harris, le secrétaire Pete Buttigieg et la députée Alexandria Ocasio-Cortez. Tout l’avenir du Parti démocrate repose sur des gens qui n’ont pas d’enfants. Il est absurde de confier le pouvoir à ceux qui ne sont pas réellement investis dans le pays.”

Cette déclaration, teintée de parentalisme, n’a pas manqué de choquer, mais elle ne constitue pas un tabou en politique.

Bien que cette remarque puisse sembler réductrice, elle n’exclut pas spécifiquement les femmes. En effet, la question d’avoir des enfants concerne tous les genres, comme le souligne le journal The Guardian.

Cependant, Vance n’en est pas resté là et a ajouté : “Ce sont des femmes à chats sans enfants, malheureuses de leur vie et de leurs choix, et elles veulent rendre toute la nation malheureuse avec elles.”

Une déclaration maladroite

Lorsque ces propos de Vance ont refait surface cette année, la campagne démocrate a rapidement réagi en qualifiant Vance de “misogyne plus qu’un partisan des valeurs familiales.”

Jennifer Aniston, l’actrice de 55 ans qui a parlé publiquement de ses luttes contre l’infertilité, a répondu sur Instagram : “Monsieur Vance, je prie pour que votre fille ait la chance, un jour, de connaître la maternité.”

Aniston a longtemps été ouverte sur ses difficultés à avoir des enfants, et cette réponse souligne la sensibilité autour du sujet. En une seule déclaration, Vance a réussi à aliéner non seulement des mères biologiques, mais aussi des familles recomposées, des parents homosexuels et des parents adoptifs.

Ironiquement, Kamala Harris n’est pas sans enfants, puisqu’elle a deux beaux-enfants. De plus, Pete Buttigieg et son mari ont adopté deux enfants.

Les chats, au cœur de la tempête politique

En plus de la controverse sur les enfants, les chats ont également été entraînés dans cette tempête politique. Le 10 septembre, dans un post Instagram exprimant son soutien au ticket Harris-Walz, Taylor Swift a signé “femme à chats sans enfants”, reprenant ainsi l’expression utilisée par Vance pour contrer ses propos.

Elon Musk, le milliardaire qui entretient des liens étroits avec Donald Trump depuis 2023, a répondu à la chanteuse de 34 ans : “Très bien Taylor, tu as gagné, je vais t’aider à avoir un enfant et protéger tes chats de ma vie.”

L’importance des propriétaires de chats

La question de savoir si ces débats sur les enfants et les chats affecteront les républicains reste ouverte.

Selon The Guardian, les électeurs démocrates sont légèrement plus enclins à posséder des chats, 40 % d’entre eux en ayant un, contre 35 % pour les républicains.

Bien que la différence soit minime, elle est notable. En effet, si les électeurs conservateurs sont plus attachés à leurs animaux de compagnie qu’à des questions politiques, une partie importante de l’électorat pourrait se sentir exclue par les déclarations de Vance.

Les chiffres sont similaires concernant l’importance des chats dans la vie familiale : 31,8 % des démocrates et 33,3 % des républicains considèrent leur chat comme un membre essentiel de la famille.

Ainsi, comme le conclut la journaliste Zoe Williams du Guardian, “ces compagnons moustachus semblent être plus importants que l’élection présidentielle elle-même.”

Des États clés pour les propriétaires de chats

Les États américains ayant la plus forte population de chats incluent le Vermont, le Maine, la Virginie-Occidentale, l’Indiana, le New Hampshire, l’Iowa, l’Arkansas, l’Idaho, le Kansas et le Wisconsin.

D’après le New York Times, parmi ces États, seul le Wisconsin est un “swing state” ou État clé dans l’élection. Cependant, si l’on applique la classification de Nate Silver, le New Hampshire est également considéré comme un État pivot.

Dans ces États, les propriétaires de chats qui se sentent offensés par les déclarations des républicains pourraient se tourner vers Kamala Harris, donnant ainsi un avantage décisif aux démocrates dans ces régions.

Dans un autre contexte, Donald Trump, lors d’un débat à Philadelphie contre Kamala Harris, a lancé des rumeurs non fondées sur des immigrés haïtiens qui mangeraient des chiens et des chats à Springfield, dans l’Ohio.

Le modérateur, David Muir d’ABC News, a rapidement interrompu Trump pour corriger cette désinformation, confirmée comme étant fausse par les autorités locales.

Une élection féline

Même si les républicains tentent d’utiliser ces théories conspirationnistes pour inciter à voter pour Trump afin de “protéger” les chats de l’Ohio, la route vers la Maison Blanche pour Donald Trump et JD Vance reste semée d’embûches.

En conclusion, les chats sont devenus, contre toute attente, un enjeu politique lors de cette élection présidentielle. Si les propriétaires de chats, en particulier dans les États clés, se sentent aliénés par les propos des républicains, cela pourrait bien faire pencher la balance en faveur des démocrates.